Le fait que les femmes sont sous-représentées dans les conseils d’administration locaux et les directions d’entreprise est tout aussi incontesté que le faible pourcentage de Suissesses entrepreneures. La diversité des décideurs est souhaitée, le pouvoir managérial féminin doit par conséquent être renforcé. Selon une étude réalisée par McKinsey, Ernst & Young et le Peterson Institute, un leadership féminin plus étendu a un impact positif sur la performance entrepreneuriale.
Les réseaux féminins et la multiplication des modèles de soutien familial n’ont guère amélioré la situation. Leurs intérêts et, de ce fait, leur formation et formation continue n’expliquent que partiellement la sousreprésentation des femmes dans certains secteurs et professions. Les femmes sont notamment peu présentes dans le domaine de l’ingénierie, tout comme dans les secteurs techniques en général.
Les concepts tels que les Mompreneurs, destinés à réconcilier entrepreneuriat et famille, ne se sont pas avérés très efficaces. L’étude Global Entrepreneurship Monitor 2016 montre qu’en Suisse, de moins en moins de femmes deviennent indépendantes. Si elles font ce choix, c’est plus souvent pour des raisons de nécessité que les hommes. L’amélioration de la situation économique incite par ailleurs les femmes à préférer la sécurité de l’emploi.
Les idées d’entreprise des femmes entrepreneures sont davantage orientées vers des buts sociaux que celles des hommes. En effet, les femmes préfèrent le contact personnel avec les clients aux domaines d’affaires liés au numérique. En outre, leur perception de l’environnement entrepreneurial (formation, situation économique, système fiscal, conditions-cadres, technologie) est différente: les entrepreneures le considèrent comme moins favorable, en particulier pour ce qui est de l’accès aux technologies.
On ne peut toutefois considérer les femmes entrepreneures comme une population en soi. Les différences dans les caractéristiques personnelles, les comportements et les manières de créer une entreprise impliquent que l’on apporte un soutien sur mesure à l’entrepreneuriat féminin, ceci à l’échelle de la région, du pays et du secteur d’activité. La dimension féminine ne peut donc nullement gagner en pertinence dans l’économie à travers une approche «one-size-fits-all».